Cas dans lesquels les apparitions des décédés sont perçues uniquement par le mourant, et se rapportent à des personnes dont il connaissait la mort.
Les cas exposés ici ne peuvent être expliqués par des hallucinations d’après Ernest Bozzano.
Ces dossiers sont anciens, mais ils n’en prennent que plus de relief par rapport à notre époque où se déroulent toujours des faits similaires. Ces affaires trop souvent rangées dans l’hypothèse hallucinatoire.
1er cas : Dans la vie du Rév. Dwight L. Moody, ardent propagandiste évangélique aux Etats-Unis, écrite par son fils, on trouve le récit suivant de ses derniers moments :
On l’entendit soudain murmurer : « la terre s’éloigne le ciel s’ouvre devant moi ; j’en ai dépassé les limites Dieu m’attend. Ne me rappelez pas ; tout cela est beau ; on dirait une vision d’extase. Si c’est cela la mort, qu’elle est douce !... » Son visage se raviva et avec une expression de joyeux ravissement : « Dwight ! Irène ! Je vois les enfants » (Il faisait allusion à deux de ses petits-fils qui étaient morts). Ensuite, se tournant vers sa femme, il lui dit : « Tu as toujours été une bonne compagne pour moi. » Après ces mois il perdit connaissance.
IIe cas : Le professeur A. Pastore, du lycée Royal de Gênes, dans un intéressant article publié dans la Fanfulla della Domenica, année 1887, n°36, raconte de lui-même ce qui suit :
J’ai éprouvé une maladie fort grave. Dans la période de la crise lorsque j’avais complètement perdu la conscience de la douleur physique, la puissance de l’imagination s’était extraordinairement accrue en moi, et je voyais nettement dans une confusion très distincte (deux mots qui paraissent inconciliables et qui pourtant sont les seuls qui peuvent rendre ma pensée), moi-même enfant, jeune homme, à l’âge viril, aux diverses époques de mon existence : un rêve, mais un rêve plus fort, plus intense, plus vivant. Et dans cet espace immense, bleu, lumineux, ma mère venait à ma rencontre – ma mère, morte quatre ans auparavant. – C’est une impression inexprimable. Depuis lors, en lisant le Phédon, j’ai mieux compris Socrate. (Note du R.D.O. à ce propos le Banquet de Platon qui décrit l’initiation à l’Amour de Socrate par Diotyme de Mantinée décrit peut-être et étrangement le fameux tunnel de lumière, une lumière d’amour infinie dans le dernier chapitre du livre).
IIIe Cas. M. Hudson Tuttle parle ainsi d’un autre cas, venu à sa connaissance :
Un épisode très émouvant s’est produit, il y a quelques années, dans la ville d’Hartford. Celui qui me le communiqua était tellement convaincu de la nature supernormale de ce qu’il avait vu que la fait était bien gravé dans la mémoire. Il vit encore dans un Etat de l’Ouest ; c’est un homme pratique, positif – la dernière personne capable de se laisser aller à des rêveries. Dans le cas dont il s’agit, il veillait au chevet d’un mourant, typographe de profession. Depuis une demi-heure environ l’agonisant s’éteignait peu à peu. La respiration de plus en plus oppressée, était devenue très lente et très difficile. Enfin, le moment arrive où le veilleur le crut mort. Tout à coup ses paupières se rouvrirent, animées par une expression de grande surprise, comme en reconnaissant quelqu’un ; le visage illuminé par une ivresse de joie, il s’écria : « Toi, toi, ma mère ». Et il retomba mort sur son oreiller. « Personne ne pourra jamais me persuader – dit le rapporteur de cet épisode – que cet homme n’ait pas réellement aperçu devant lui sa mère. » - (Hudson Tuttle, The Arcana of Spiritualism, p. 167).
Extraits du livre « Phénomènes Psychiques au moment de la mort » par Ernest Bozzano, Editions de la B.P.S. – 1928, 260 pages.